BORIS VASSILIEVITCH BARNET — Bernard Eisenschitz
à propos du livre...
17 x 25,5 cm / 448 pages / février 2024
isbn 978-2-35137-359-0
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« On tait souvent la vérité ; ainsi : que si l’on excepte Eisenstein, Boris Barnet doit être tenu pour le meilleur cinéaste soviétique. »
Jacques Rivette
Né juste à temps pour s’enthousiasmer pour la révolution, Boris Barnet réalise son premier film, La Jeune Fille au carton à chapeau, quelques mois après Le Cuirassé Potemkine. Sans ignorer les avant-gardes, il est attaché à un courant majeur du cinéma, celui qui va vers l’acteur et la liberté de raconter. Okraïna ou Au bord de la mer bleue, partout admirés par les cinéastes autant que par les cinéphiles, sont les perles les plus brillantes de son cinéma, qui oppose la lourdeur des corps au désir de voler, et toujours observe tendrement les hommes et encore plus les femmes : les héroïnes barnetiennes dansent, veulent échapper à la pesanteur, attrapent des objets tombés du ciel, escaladent d’instables escaliers, sautent en parachute...
Quand il meurt, la nouvelle génération des années 1960 vient de surgir.
Il a connu communisme de guerre, épanouissement des années 1920, dictature et terreur bureaucratique, lutte contre le nazisme, années de guerre, glaciation, espoir d’un nouveau dégel...
L’imaginaire de l’URSS passe par le cinéma, par son cinéma.
« D’où venait la liberté dans ses films ? Il disait : chaque homme doit inventer au moins une chose. Voici ce qu’il a inventé : il ne gardait rien du scénario d’origine. Il écrivait : tel plan, tel plan, tel plan, et il collait des petits morceaux, des images, l’une à l’autre, il en faisait une longue liste, qu’il enroulait. Il mettait le rouleau par terre et le déroulait, et il cherchait à genoux quelle image on allait faire. Et finalement, il tournait une chose tout à fait différente, il décidait sur place. »
Elena Kouzmina